Citation : Choisir ses poissons d'aquariumMaintenant que vous connaissez les bases du démarrage en aquariophiliela deuxième question qui revient souvent est le choix de votre future population.Lorsque l'on so...


Bien choisir sa population, c’est anticiper et éviter des soucis futurs

Choisir ses poissons d'aquarium

Photo de Triskel74

Maintenant que vous connaissez les bases du démarrage en aquariophiliela deuxième question qui revient souvent est le choix de votre future population.

Lorsque l'on souhaite peupler un bac, il y a 2 sortes de démarches possibles :

  • vous souhaitez utiliser votre eau du robinet et choisir les poissons en conséquence,
  • votre eau de conduite ne vous permet pas d’accueillir les poissons qui vous plaisent
  • et vous adaptez l’eau de votre bac en fonction (par exemple, utilisation d’eau osmosée pour diminuer la dureté de l’eau de conduite, filtration sur tourbe ou injection de CO2 pour diminuer le pH).

Quoiqu’il en soit, dans les 2 cas, il y a un certain nombre de paramètres et de critères incontournables à prendre en compte dans le choix de population d’un bac, autant de critères à étudier et analyser en réfléchissant à sa future population. Comme vous allez le voir à la suite, choisir une population est un véritable travail de recherche. Une erreur de température, l’introduction d’un poisson non compatible à ses congénères, un pH trop élevé et on peut très vite arriver à la catastrophe ! Alors avant toute action, il faut aller à la pêche…..aux informations !

Les critères de choix par rapport aux paramètres physico-chimiques de mon aquarium.

La première chose à connaître est le milieu que l’on va offrir à nos petits amis. Un aquarium est avant tout un écosystème. Il y règne un équilibre biologique dans lequel les besoins de chacun doivent être respectés afin qu’il puisse évoluer dans les meilleures conditions.

Rappelons ici que les nitrates NO3, même s’ils ne constituent pas un critère de choix, ils peuvent être toxiques en trop grande concentration. Si votre eau de conduite contient plus de 25 mg/l de nitrates, il est fortement déconseillé de l'utiliser telle quelle.

Voici les différents paramètres à connaître et analyser afin de pouvoir s’orienter vers une population.

1. la taille de mon bac :

Combien mesure mon bac ? Quel est son litrage brut ? Net ? Réel ?

  • Le litrage brut représente le volume extérieur de l’aquarium, galerie et renforts compris.
  • Le litrage net représente le volume intérieur de la cuve nue.
  • Le litrage réel est la quantité exacte d’eau dans le bac après avoir mis en place le sol et le décor. Il est très important à connaître afin d’éviter d’être confronté à des problèmes de surpopulation et de lutte de territoire.

Pour éviter la surpopulation , il existe une règle simple qui permet de se faire une idée du nombre de poissons qu’il est possible d’accueillir en fonction du litrage net d’un bac. En ce qui concerne des poissons peu territoriaux, on s’accordera pour dire qu’il faut compter 1 cm de poisson taille adulte par litre d’eau . Au-delà, le bac sera surpeuplé, ce qui va découler par un stress des poissons, une pollution du bac excessive, des maladies voire des décès.

Pourquoi prendre en compte la taille adulte ? Un bon exemple est le Botia macracantha. Ce poisson mesure quelques centimètres dans les bacs de nos animaleries et il est difficile de s’imaginer qu’il pourra mesurer jusqu’à 40 cm une fois adulte. Il est donc facile de se rendre compte qu’un bac de 100L sera trop petit pour lui car il ne pourra pas se mouvoir. Ce genre d’erreur a des conséquences sur la croissance du poisson, qui, pour se protéger, va stopper sa croissance. On aboutit à un phénomène de nannisme, souffrance permanente pour l’animal. Pour faire un parallèle avec ce phénomène, rappelez-vous les femmes japonaises qui étaient forcées de porter des chaussures trop petites, tant et si bien qu’elles en perdaient leurs orteils et étaient handicapées à vie.

Une petite remarque particulière concernant les poissons rouges, ils sont victimes de leur succès et de leur résistance et sont bien souvent dans des conditions insuffisantes.

Que faire avec des poissons territoriaux ?

La règle ci-dessus ne fonctionne pas pour des poissons territoriaux. Par exemple, dans un aquarium de 200L, il est impossible de mettre 2 Betta splendens mâles, car le caractère de ce poisson fait qu’il ne supporte pas un autre mâle dans son entourage.

Pour des espèces territoriales et grégaires, comme par exemple les scalaires ou les discus, il faut un bac de dimensions et d'un volume minimum. Cela étant fait, on considèrera alors un nombre de litres par poisson qui permettra de fixer le nombre d’individus.

De plus, il est aussi important de considérer les zones de nage des poissons afin de répartir la population dans tout le bac et ne pas saturer une zone de nage (surface, milieu, fond).

Et pour finir, la longueur du bac a aussi son importance pour les poissons qui sont de grands nageurs. Les néons, par exemple, sont bien souvent maintenus dans des bacs trop petits, ils demandent une longueur minimum de nage. De plus, dans ce cas, il convient d’adapter le décor et de ne pas obstruer la longueur du bac afin de leur permettre de nager sur la plus grande distance possible.

2. La température de l’eau :

Effectivement tous les poissons n’ont pas les mêmes besoins. Les Danio rerio, les Tanichthys albunobes par exemple vivent dans une eau plutôt fraîche (21-22°C) alors que des Discus nécessiteront une eau beaucoup plus chaude. Une fréquente victime de ce manque d’information est le combattant, souvent maintenu dans un bac sans chauffage alors qu’il demande une eau à 25°C minimum.

3. la durété totale (dGH) et la dureté carbonatée (dKH)

Le GH représente la dureté totale de l’eau, autrement dit la concentration en ions magnésium et calcium. Une eau très chargée est dite « dure », une eau peu chargée est dite « douce ».

La dureté totale a une influence directe sur les fonctions des organes et des cellules des poissons.

Le KH représente la dureté carbonatée, autrement dit la concentration en carbonates et bicarbonates de calcium et de magnésium. Le KH est significatif de la stabilité de l’eau puisqu’il représente son pouvoir tampon.

Chaque espèce de poissons a des besoins différents en matière de dureté. Comme critère de choix, il est important d’accorder les valeurs l’eau avec les besoins des poissons pour que ceux-ci soient dans un environnement optimal.

4. Le pH

Il représente l’acidité/basicité de l’eau. Certains poissons comme les platys nécessitent une eau plutôt basique alors que d’autres ont des besoins opposés, comme le néon ou le combattant qui préfèrent une eau plus acide. C’est pourquoi, le facteur pH doit aussi être un critère de choix.

5. Les biotopes

Je ne vais pas décrire ici chaque biotope, il existe déjà de nombreux sites où trouver des informations. Simplement, je tiens à préciser qu’il existe de nombreux biotopes, qui ont pour objectif de reproduire au mieux le milieu de vie naturel du poisson, entre autres en matière de GH/KH, pH et plantation. Il est souvent plus simple de choisir un de ces biotopes et de le reproduire dans son bac, ainsi on évite de mettre ensemble des poissons qui ont des besoins différents.

Lorsque l’on a choisi un biotope, on ne peut tout de même pas mélanger tous les poissons de ce même biotope ensemble. L’agitation de l’eau dans le milieu naturel, par exemple, est à prendre en compte. En effet, certains poissons comme le Betta splendens (biotope asiatique) apprécient une eau chaude et stagnante, il conviendra donc de régler la filtration et le chauffage en conséquence. A contrario, le Danio rerio (biotope asiatique aussi) préfèrera une eau fraîche agitée.

Sources d'informations sur les biotopes :
Ecosystème biotope
www.ivanov.ch/ (Lien externe)



Critères de choix relatifs au mode de vie du poisson

1. Respecter le caractère de chaque espèce

Certains poissons vivent en bancs, d’autres en harem, d’autres en couple ou bien encore seul.

Par exemple :

  • Les néons, les barbus, les danios, les corydoras, les scalaires, les discus,... sont des poissons grégaires, qui ont besoin de vivre en bancs, avec leur semblables, ils sont donc à maintenir en groupe d’individus de la même variété.
  • les gouramis sont à maintenir en couple ou trio.
  • le mâle Betta splendens ne s'entend pas du tout avec les mâles de sa propre espèce, il ne faut donc absolument pas faire cohabiter 2 mâles ensemble.

De plus, au sein d’un même biotope, il faut s’attacher à la vivacité de chaque espèce ; il conviendra de mettre des poissons craintifs avec des poissons calmes ou au contraire des poissons vifs ensemble.

Certaines espèces ont des besoins particuliers au niveau du bac, comme par exemple l’Ancistrus qui a besoin d’une racine dans son environnement dont les fibres sont un élément clé de leur digestion, ou encore les Pangio kuhlis qui ont besoin de nombreuses cachettes au sol pour se réfugier.

2. Incompatibilités

En plus d’incompatibilités en matière de qualité d’eau, certaines espèces sont incompatibles de caractère. Par exemple, on ne mettra pas de Combattant avec des Barbus de Sumatra, réputés pour leur grignoter la queue. De la même façon, on ne mettra pas de guppy avec un combattant, qui va les prendre pour des rivaux et l’issue peut en être fatale. Il faut se renseigner sur les diverses incompatibilités des poissons avant qu’ils en subissent les conséquences dans le bac.

Un autre exemple, lorsque vous souhaitez introduire des crevettes, assurez-vous que vous n’avez pas de prédateur comme le botia dans votre bac.

3. Les poissons à bannir

Il existe des variétés de poissons qu’il ne faut pas se procurer pour différentes raisons(lien externe) :

  • Certains d’entre eux sont victimes de leur succès et ont subi de nombreuses modifications, hybridations, croisements tant et si bien qu’ils ne ressemblent plus du tout à leur forme naturelle. Les poissons victimes souffrent fortement de ces modifications, il n’y a qu’à observer certaines variétés de poissons rouges qui semblent avoir des difficultés à se déplacer.
  • D’autres espèces ont été tellement pêchées, et sur-pêchées, que l’on n’en trouve quasiment plus dans le milieu naturel (Exemples : Hypancistrus zebra, Melanotaenia boesemani, Balantiocheilos melanopterus – voir AquaPlaisir n°104). Il faut donc s’assurer d’acheter des spécimens issus d’élevage et non pas prélevés dans la nature.

4. Ne pas prendre un poisson pour une fonction

Non il n'y a pas de poisson "laveur de vitre" ou "mangeur d'algues" dans la nature. On ne choisit pas un poisson pour sa fonction laveur de vitre, mangeur d’algues car ce sont des arguments de vendeurs et ils sont totalement faux. Aucun animal ne vous remplacera pour l’entretien du bac.



Et pour finir...


Tous ces critères devraient vous permettre de choisir votre population. Après vous être interrogé, avoir lu, étudié, demandé, vous êtes capables de constituer une population adaptée. Un petit conseil pratique qui peut être très utile, réalisez un tableau où vous rassemblez toutes ces informations et vous y verrez plus clair.

Il faut maintenant passer l’étape de l’animalerie. Vous vous rendez chez votre commerçant préféré, avec en tête la liste exacte de ce que vous recherchez.

Une fois sur place, tenez vous à votre liste, ne vous laissez pas influencer, ne faites pas confiance au vendeur. Combien de commerçants vous diront que leur poissons sont dans l’eau du robinet chez eux alors qu’ils y seront bien chez vous aussi. Ce sont des arguments de vente. Et en cas de doute, n’achetez rien, rentrez à la maison pour vous renseigner mieux. De la même façon, si un poisson de votre liste n’est pas disponible, ne le remplacez pas par un autre sur les dires du vendeur.

Autre précaution, il faut bien observer l’état des poissons dans le magasin (maladies, mort, entretien des bacs), sont-ils vifs ? Autant de choses qui devraient vous mettre sur la piste d’un poisson malade....

Après toutes ces précautions, il n’y a pas de raison pour que vos poissons ne soient pas heureux....comme des poissons dans l’eau ;-)

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